• Les jours passent et nous rapprochent de la fin de notre séjour en Corée. Nous avons à peu près respecté notre programme, malgré mon entorse à Seorak san. Les lieux que nous avons visités étaient soit gravés dans nos mémoires soit connus pour la beauté des paysages où l’intérêt culturel. Ce que nous en avons montré à travers les billets de ce blog ne représente toutefois pas le pays tel que les habitants le vivent au quotidien. Le billet d’aujourd’hui va essayer de vous montrer cet aspect du pays.

    Car, si la Corée est fidèle à ses traditions et s’efforce de préserver, depuis quelques années déjà, son patrimoine, c‘est aussi un pays moderne qui change très vite en tentant de répondre aux attentes multiples de ses habitants. Parmi ces attentes, le logement est une priorité. Historiquement, les coréens se contentent de peu. La plupart des maisons dans lesquelles vivaient les générations précédentes comportent peu de pièces. On y vivait dans la journée et, le soir, on déroulait les nattes pour dormir. La cuisine se faisait à l’extérieur, dans des fourneaux de terre. Et sanitaires comme salle de bain étaient on ne peut plus sommaires. Maintenant, les coréens aspirent à un mode de vie plus proche du notre et la demande de logement est très forte. Mais le pays est petit en surface – 99.000km2- soit environ 15% de la surface de la France métropolitaine. Et la Corée compte 48 millions d’habitants contre 66 millions pour la France. La densité est donc de 488 habitants par km2 en Corée contre 97 en France. Comme, par ailleurs, la plus grande partie du pays est montagneuse, la seule solution est de construire en hauteur. On voit donc pousser un peu partout, même dans les petites villes en province de grande barres, collées les unes aux autres. Les photos que je poste ici ont été prises à Pohang, mais on aurait pu prendre les mêmes à peu près n’importe où. Il y a  dans ces tours des appartements destinés à toutes les couches sociales. Pour le moment au moins, vivre dans ces nouveaux bâtiments est considéré par les coréens comme un luxe. C’était aussi le cas lorsque, après guerre, les tours de nos banlieues ont été construites. Espérons pour les coréens que l’avenir de ces logements collectifs sera différent de ceux construits chez nous.

    30 septembre - Pohang
























     

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    30 septembre - Pohang

    Il n’y a pas que les logements qui changent dans ce pays. Les nouvelles technologies y sont présentes, absolument partout. La maman de Kyong Ai, quatre vingt trois ans, possède son propre téléphone portable ! Dans le métro, à Daegu, à part les observateurs que nous étions, il n’y a que deux catégories de voyageurs : ceux qui dorment et ceux qui tripotent  leur Samsung Galaxy. Autre exemple qui montre que, face aux évolutions de la technologie, on est pas obligé de pondre le genre d’ânerie que constitue, selon moi, Hadopi, Kyong Ai cherchait des CD de Pansori, cet art coréen du chant. Et, après des heures de recherche nous avons trouvé une boutique, de la taille de notre salon où on vendait encore CD et cassettes, probablement pour les nostalgiques. Aucun rayon musique dans les grands magasins, aucune boutique genre Fnac. Les Coréens téléchargent, tout simplement, tout ce qu’ils écoutent ou regardent. Et cela n’empêche pas les artistes de vivre de leurs concerts, apparemment.

    Nous avons pris une chambre dans un motel près du terminal des ferries d’où nous étions partis pour Ulleungdo, au début de notre séjour. Au nord, on trouve la plage de Bukgu qui est devenu  un petit Las Vegas et le quartier à la mode de Pohang.

    30 septembre - Pohang

    Nous y avons même vu une Lamborghini ! Autrefois, c’est la plage de Songdo, plus proche du centre ville qui attirait touristes et vacanciers, mais la construction du nouveau port du complexe sidérurgique de Posco à créé des courants qui ont drainé vers le large tout le sable de la côte et enlevé une bonne partie de son intérêt à l’endroit.

    Après avoir déposé nos bagages, nous partons en promenade dans Pohang, pour voir comment cette ville, où nous avons vécu de nombreux mois dans les années 80, a évolué.  Nous sommes aujourd’hui dimanche, le troisième jour de chuseok, la fête de la moisson du riz, la plus importante de l’année en Corée et de nombreux commerces sont fermés. Kyong Ai pense que le lendemain, ils seront ouvert même si le trois octobre est lui aussi un jour férié, fête de l’indépendance, car les fameux « ponts » ne sont pas aussi populaire qu’en France. Nous longeons le port de Pohang. Les nombreux bateaux de pèche sont amarrés tout long du bras de mer.

    30 septembre - Pohang

    Sur certains, destinés à la pèche au calamar, les puissantes lampes à filament que vous connaissez bien ont laissé la place à des projecteurs équipés de diodes électroluminescentes.

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    Nous traversons ce bras de mer sur la passerelle construite récemment pour rejoindre la plage de Songdo évoquée plus haut. La jetée a été aménagée mais le sable a définitivement disparu.

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    Comme presque toujours en Corée, de petites échoppes, simplement installées sous une bâche propose des choses à manger.

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    Nous achetons des filets de poisson séché, grillé directement à la flamme. La chaleur en ramollit la chair et en exhausse le gout un peu sucré.

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    Devant nous le complexe sidérurgique de Posco et un de ses trois hauts fourneaux.

    30 septembre - Pohang

    C’est dans cette usine qu’en novembre 1978 j’ai découvert la Corée. Le gros laminoir à chaud (blooming-slabbing) que nous avons installé à cette époque se trouvait assez loin derrière ces hauts fourneaux. Il a été démonté depuis, remplacé par une filière coulée continue moins gourmande en énergie. Il y a quelques années Posco cherchait encore un acheteur pour les quatre moteurs à courant continu de ce laminoir à deux cages. Ils ont une puissance de 8MW à 40rpm chacun, et sont les plus gros de ce type jamais construit au monde. Si vous êtes intéressés, faites moi signe…Mais il vous faudra de la place, ces moteurs sont des bébés de près de quinze mètres de diamètre, chiffre donné de mémoire.

    Tout près du bord de mer, nous faisons un petit détour par ce qui fut le Pohang Tourist Hotel, l’endroit le plus huppé de la ville autrefois où il nous arrivait de loger lorsque la zone résidentielle où Posco nous logeait était pleine.

    30 septembre - Pohang

    Nous retraversons le bras de mer pour revenir vers la ville. Ici peu de chose ont changé, on voit toujours une succession de boutiques, mais les rues sont moins grouillantes de monde, fête de chuseok oblige.  Le fond du bras de mer que nous appelions autrefois le « rio merda » car il servait plus ou moins d’égout et dégageait sur tout le quartier une odeur nauséabonde a enfin été assaini.  Nous traversons ensuite le grand marché de Jukdo. Seule la partie poisson est animée, les autres échoppes sont presque toutes fermées.

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    Nous repérons néanmoins la boutique où Kyong Ai veut revenir le lendemain  faire le plein d’épice avant notre retour en France.

    Nous nous dirigeons ensuite vers le restaurant spécial poulet dont nous avons déjà parlé dans un billet précédent, à notre retour de l’île d’Ulleungdo. Il se situe dans une rue piétonnière, fierté de la ville.

    30 septembre - Pohang

    Soudain,  nous trouvons un magasin au nom étonnant : notre JPV a-t-il des cousins ici ?

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    Notre restaurant est malheureusement fermé et fait le pont ! Décidément, la Corée change. Nous nous rabattrons sur chinois.

    Le soir, nous comptions manger un denier sachemi dans un des nombreux restaurants en bord de mer, près de notre motel mais c’est finalement la spécialité du coin que nous mettrons au menu, les coquilles Saint Jacques cuite au barbecue, directement sur la table. J’ai bien aimé ça, mais Kyong Ai, qui est plus exigeante a été déçue car, il s’agissait de coquilles d’élevage bien moins charnues et gouteuse que celles qu’on trouve en France sur les marchés.

    30 septembre - Pohang

    La route du bord de mer est assez animée, nous prenons notre dessert dans une échoppe : de délicieuses crêpe soufflées servies avec le sourire (hoddeok - 호 떡).

    30 septembre - Pohang

    Kyong Ai m’explique que cette spécialité est la friandise des pauvres. Elle connait la recette et j’espère bien, chers lecteurs, vous faire gouter prochainement ce délice tout simple.

    A l’autre extrémité de la baie, Posco a illuminé ses installations avec des néons multicolores, ce qui donne un coté un peu surréaliste au paysage, comme un gigantesque luna park.

    30 septembre - Pohang

     

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    30 septembre - Pohang


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  • Ce deuxième jour du festival d’Andong est aussi le dernier que nous passerons dans cette ville, car le retour en France approche et nous avons encore quelques courses à faire, à Pohang.

    Les masques sont une partie très importante du patrimoine culturel de la ville d’Andong. On a même érigé sur le site du festival une statue monumentale du noble Yangban.

    A coté des spectacles, de nombreuses boutiques proposent aux badauds les habituels produits coréens, folkloriques où à manger. On y trouve aussi des spécimens plus étranges tel cet authentique indien d’Amérique noyé dans invraisemblable bric-à-brac et qui joue d’une flute elle aussi authentiquement péruvienne.

    Ou cette tour Eiffel criante de vérité.

    Nous avons décidé de rester sur le site principal du festival et d’assister aux prestations de troupes venues de différents pays.

    Les premier à passer viennent d ‘Ouzbékistan Le Sirdaryo Navolari propose une pantomime avec de forts jolis costumes.

    Bien dans l’esprit du festival, les danseurs sont tous masqués à l’exception d’une jeune fille qui campe le rôle d’un automate.Ainsi seul le visage visible est celui d'une machine, celui des  humains étant caché. J’avoue ne pas avoir compris grand-chose à l’histoire.On touche là une des lacunes du festival, très peu d’informations sont fournies sur les spectacles donnés sur scène. Les nombreux personnages, sans doute ancrés dans la tradition de leur pays d’origine, évoluent avec grâce. 

     

    Le groupe exécute ensuite la danse des paniers où les danseuses font preuve d’une belle adresse.

    Les ouszbek sont les seuls, avec les groupes coréens, à être accompagné sur scène par des musiciens, tous les autres que nous verrons  utilisent de la musique enregistrée, ce qui ôte, à mon avis, beaucoup de qualité à leur prestation.

    C’est une troupe de danseurs russe qui succède aux Ouszbek. Après une courte danse masquée symbolisant l’hiver,  les danseurs se livrent à une belle performance physique avec des sauts impressionnants. Le maigre public présent apprécie.

      

      

    On ne peut pas en dire autant des Lettones qui suivent. En grand nombre et vêtues de longue robes bleues, elles exécutent une chorégraphie moderne. Le public, comme nous, est dubitatif.

    Le groupe suivant, venu de Malaisie, porte les costumes traditionnels de ce pays et exécute des danses folkloriques. Là non plus, pas de masque.

      

    La séance de l’après midi commence avec une autre troupe coréenne qui donne le Bukcheong Lion Dance drama. On y retrouve certains des personnages de la danse d’Hahoe. Les masques sont plus simples et fait de papier mâché en une seule pièce, alors que près de la moitié des personnages d’Hahoe ont un masque taillé dans le bois en deux pièces avec un menton articulé qui les rend bien plus expressifs.

      

      

      

    La danse est une succession de tableaux. Si une trame narrative existe, je ne l’ai pas perçue. Enfin, les lions qui font une brève apparition au début de la danse d’Hahoe, occupent ici une place bien plus importante et réalisent une performance physique. Les deux personnes qui animent chaque animal sont en sueur à la fin du spectacle.

    Les danseurs sont accompagnés sur scène par des musiciens jouant sur des instruments traditionnels. Les tambours (buk) et gong (jing) sont accompagnés par quatre flûtes de bambou.

    Nous regarderons en suite deux groupes venus du Mexique et d’Indonésie, résolument moderne, qui n’ont pas déclenché l’enthousiasme du public.

    Les indonésiens portaient des masques faits de chapeaux traditionnels, c’est à travers les mailles de ces chapeaux que les danseurs voyaient devant eux.

     




    Demain, départ pour Pohang, puis après quelques emplettes, retour en France dans trois jours.

    Pour voir les toutes les photos prises ce jour, cliquez sur l'appareil photo ci-dessous

    29 septembre - Andong, suite du festival des danses masquées


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  • Cette danse, donnée par le groupe la troupe issue du village d’Hahoe, sera représentée à plusieurs reprises tout au long du festival tantôt dans le village d’Hahoe tantôt sur le site même du festival à Andong.

    Elle fait partie d’un ensemble de célébrations chamaniques dont le rituel évoqué plus tôt, dans un billet précédent, est la première partie.

    Nous assisterons à deux représentations de cette danse. La première au village de Haheo et la deuxième, le soir même à Andong dans le théâtre du festival. Les photos illustrant ce billet ont été prises lors de ces deux représentations. Le spectacle est divisé en six actes.

    Le premier appelé Mudong Madang (무동마당) est une parade. Les musiciens  entrent sur scène en jouant. Ils sont suivis de la jeune mariée, Gaski, celle-ci représente la déesse des lieux, elle est au dessus de tous et, pour cette raison, elle est portée sur les épaules d’un homme afin que ses pieds ne touchent pas le sol.

    28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

      

    28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Les musiciens se rangent ensuite au fond de la scène où ils resteront pour animer la suite du spectacle.

    Le second acte, Chuji Madang (주지마당), est la danse des lions. Il faut pas mal d’imagination pour reconnaitre des lions dans les costumes des deux danseurs qui évoluent sur scène, mais amis lecteurs, je sais que vous n’en manquez pas. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Les lions combattent et finissent par mourir tous les deux. La scène est ainsi débarrassée de ses démons et le spectacle peut continuer.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Le troisième acte, Baekjong Madang (백정마당), met en scène le boucher et un taureau. Le boucher se moque de l’animal et en particulier de la petitesse de ses attributs sexuels. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    L’animal énervé par ces sarcasmes, tente de l’embrocher, sans succès. Il sera finalement abattu par le boucher, à coup de masse sur la tête. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Le boucher éventre alors le malheureux taureau et extrait de son corps le cœur d’une part et le pénis avec les testicules d’autre part. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Le boucher tente alors de vendre ces morceaux au public en expliquant tout le bénéfice que pourrait en tirer l’acheteur, en particulier dans le domaine des performances sexuelles par la consommation des attributs du taureau. Le public coréen, qui connait cette histoire par cœur, négocie le prix, mais bien sûr, le boucher conserve les morceaux qui réapparaitront plus tard pour jouer un rôle important.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Pendant le quatrième acte,  Halmi Madang (할미마당), la veuve installée sur une machine à  filer le coton, se lamente sur son sort, en un triste chant, elle explique qu’elle est devenue veuve à l’âge de quinze ans, quatre jours après son mariage et que la vie est bien dure. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    A la fin de son chant elle se lève et commence, une sébile faite d’une demi jujube, à mendier auprès des spectateurs. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Lors de la représentation nocturne, Kyong Ai, assise à mes coté au premier rang  a glissé un billet dans la sébile et s’est vue entraînée par la veuve sur scène pour quelques pas de danse.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Pune, la courtisane est seule en scène au début de cinquième acte, Pagyèsung Madang (파계승마당), elle va et vient. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Au bout d’un moment, un moine apparait, mais Pune ne le remarque pas. Prise d’une envie pressante, elle fini, après avoir soigneusement observé les alentours mais sans remarquer le moine, par s’accroupir pour se soulager.  28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Le moine en est tout émoustillé et s’approche de Pune qui se relève. Le moine jette ensuite au loin son chapeau, signifiant ainsi qu’il renonce à sa chasteté et à son état de moine. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Il courtise alors Pune et fini par partir avec elle, juchée sur son dos.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Au début du sixième acte, Yangban, Seonbi madang,(양반,선비마당), Imae, l’idiot du village, déambule sur scène, provoquant les rires des spectateurs.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Entre ensuite yangban, le noble et Seonbi, l’érudit. Le valet de  Yangban, Chorangi, rode autour d’eux, les deux notables se saluent en se courbant au sol, ce dont profite le valet pour s’asseoir sur la tête de son maître, le ridiculisant ainsi.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Ensuite, les deux notables entament un dialogue dans lequel chacun tente de prendre le dessus sur l’autre.

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    Entre alors le boucher, tenant à la main son sac de paille contenant toujours les attributs du taureau.

    Pune arrive aussi et fait des avances tour à tour aux deux notables.  28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Le boucher essaye de vendre ses morceaux aux notables qui finissent par se les disputer, tirant chacun de son coté sur les testicules du taureau.

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    28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Celles-ci tombent au sol et c’est Halmi, la veuve, arrivée entre temps qui récupère les morceaux en se moquant des notables, tout honteux de leur conduite.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    A la fin de cet acte, les danseurs ôtent leur masque et saluent le public.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

      

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    Ce drame, qui fait partie du bagage culturel de chaque coréen, est une critique acerbe des puissants, le moine est dépravé, le noble comme l’érudit sont suffisants et prêts à se battre comme des gosses pour s’attirer les faveurs de la courtisane.

    Les acteurs ayant un rôle parlé sont équipés de micros dissimulés sous leur masque. Les dialogues sont croustillants et déchainent à tout moment des rires dans le public. Bien sûr, je n’ai saisi que le sens de cette comédie et je suis incapable de restituer toute la substance des dialogues.

    Il existe sur youtube de nombreuse vidéos de ce spectacle, n’hésitez pas à les visionner, en particulier pour les aspects sonores, que ce billet ne peut bien sûr pas rendre. Tapez simplement hahoe mask dance et vous pourrez vous faire une idée de ce que donne ce spectacle

    Pour voir toutes les photos prises pendant le spectacle donné au village d'Hahoe dans l'après midi, cliquez sur l'appareil photo de droite, pour celles du spectacle donné le soir, sur le site du festival, cliquez sur l'appareil de gauche.

    28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

     


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  • Une fois le rituel chaman terminé nous poursuivons notre route vers le village de Hahoe. A l’entrée du village, un jeune homme cherche des renseignements sur l’endroit où se passe le rituel chaman. Je lui explique, au début en anglais, puis lorsque je découvre qu’il est en fait un compatriote, dans la langue de Molière, qu’il est trop tard pour voir ce rituel.   

    Nous reverrons à plusieurs reprises  ce   sympathique garçon, nommé Alexandre qui nous confiera qu’il met à profit une année sabbatique pour voyager un peu partout en Asie. A la fin de son séjour de deux semaines en Corée, il part pour le Népal, puis pour l’Inde. Il ne rentrera en France qu’en Mars. C’est la deuxième fois qu’il passe ainsi une année loin de son pays natal pour découvrir l’Asie. Si le hasard et le miracle d’Internet l’amène à lire ses lignes, nous lui souhaitons bon vent. 

    Je ne vais pas me lancer dans une description détaillée du village d’Hahoe, si les photos qui suivent vous donnent envie d’en savoir plus, tapez simplement Hahoe village et google vous conduira vers de nombreux sites car l’endroit étant classé par l’Unesco, il a fait l’objet de moult études.

    Sachez tout juste que ce village a été fondé il y a six cents ans par le clan Yu, parfois aussi orthographié Ryu. Ce clan a donné un premier ministre au pays sous l’ère Joseon. Et que ce sont toujours les descendants de ce clan qui y vivent. L'aspect du village a été préservé tout au long des siècles.

    Il se compose de maisons de notables, la plus prestigieuse comportant 99 pièces.

          28 septembre - le village Hahoe

        

    28 septembre - le village Hahoe

      

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    On peut y voir aussi des maisons plus modestes, couvertes de chaume.28 septembre - le village Hahoe

    Un peu partout dans le village, des plaqueminiers sont plantés dans les jardins. En cet automne, les taches orange des kakis amènent une touche de couleur.28 septembre - le village Hahoe

      

    28 septembre - le village Hahoe

      

    Au centre du village un arbre, lui aussi vieux de six cents ans, est considéré comme une divinité. Le panneau bilingue coréen anglais planté à proximité dit qu’il est d’essence zelkova et qu’il protège le village, selon la légende.28 septembre - le village Hahoe

    Le village est situé dans une anse  de la rivière Nakong et, sur la rive opposée, une falaise complète de façon harmonieuse le paysage. 28 septembre - le village Hahoe

      

    En face, les montagnes, dont celle que nous avons gravi ce matin, constituent un cadre apaisant.

    28 septembre - le village Hahoe

    C’est avec cette falaise comme décor que sera donné le spectacle de danse masquée Byeolshin Gut par la troupe que nous avons rencontré le matin même lors du rituel chaman. Ce spectacle sera le sujet du prochain billet.

    Pour voir toutes  les photos prises dans le village d'Hahoe, cliquez sur l'appareil photo ci-dessous.

    28 septembre - le village Hahoe


     


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  • Le séjour à Andong donne lieu à une telle masse d'images et d'anecdotes que plusieurs billets lui seront consacrés, au moins pour ce premier jour du festival des danses masquées, le 28 septembre.

    Le  premier est consacré au rituel chaman, premier événement au programme du festival. Ce rituel se déroule au village de Hahoe, extraordinaire endroit auquel sera consacré le billet suivant.  Ce village se trouve à une trentaine de kilomètres d’Andong et nous nous y rendons en voiture. Le programme ne précise pas l’endroit exact où se déroule ce rituel et le village semble assez étendu. Nous espérons que, sur place, nous pourrons obtenir plus de renseignement. Une fois arrivé, nous trouvons bien un bureau d’information touristique sur le parking, à environ un kilomètre du village lui même. Malheureusement les deux charmantes hôtesses semblent mieux informées sur le village que sur le festival. Elles ont bien connaissance de ce rituel qui se passe quelque part dans la montagne et sont tout juste capable de tracer un vague cercle sur le plan de la brochure qui décrit les environs du village.

    Nous décidons de prendre un chemin qui longe la route menant au village. Ce chemin nous offre de belles vues sur la rivière, les collines avoisinantes et  les cultures, car le village est un vrai village avec des habitants qui y vivent et y cultivent la terre.28 septembre - Andong, rituel chaman

        

    28 septembre - Andong, rituel chaman

      

    28 septembre - Andong, rituel chaman

    Au bout de quelques minutes de marche, la chance nous sourit. Des voiture s’arrêtent sur la route et en descendent un groupe de personne vêtues de costumes blancs traditionnels. Il nous suffit de les suivre, car il s’agit du groupe qui va procéder au rituel. Nous sommes pugnaces mais aussi privilégiés car parmi les milliers de spectateurs qu’attire le festival d’Andong, nous serons les seuls vrais spectateurs. Tous les autres, pratiquement exclusivement reporters de TV et journaux ou amis des danseurs,  ont accompagné en voiture le groupe folklorique.

    La montée est raide. Heureusement, depuis hier j’ai remplacé mon encombrante goulotte par un strap presque élégant. 28 septembre - Andong, rituel chaman

    Kyong Ai entame la conversation avec une des membres du groupe. Elle apprendra ainsi que cette troupe est originaire du village de Hahoe et joue son spectacle de danse masquée partout dans le monde. De fait, c’est au cours de ce rituel que vont naître les personnages qui évolueront ensuite sur scène.28 septembre - Andong, rituel chaman

    Cette montée nous conduit à la maison du Chaman, où va se dérouler le rituel. Elle e28 septembre - Andong, rituel chamanst entourée de cordes qui en interdisent l'accès aux mauvais esprits.

    Certains danseurs finissent de se costumer, en particulier les rôles féminins, joués, pour deux d’entres eux, par des hommes. 28 septembre - Andong, rituel chaman

    La troupe se compose des danseurs et de sept musiciens. On trouve quatre tambours, dont trois buk et un Janggu, en forme de sablier. Il ya aussi deux gong, un petit au son assez aigu, nommé kkwaenggari et un plus gros appellé jing sur lequel le musicien frappe avec une baguette enrobée de tissus. Enfin un seul instrument à vent le taepyeongso au son strident et si perçant qu’il tient tête sans peine aux plus nombreuses percussions.

    Pendant que les chamans entrent dans la maison, la troupe se place sur deux rangs, les danseurs devant. Ceux-ci portent l’exubérante coiffe de fête des fervents du chamanisme, faite de fleurs en papier blanc avec quelques pointes de rose. Ils s’inclinent jusqu’au sol en signe de respect. Un des musiciens qui nous donne l’impression de connaitre le mieux le rituel les incite avec des injonctions : nobles, inclinez vous !28 septembre - Andong, rituel chaman

    A l'intérieur de la maison, le chaman le plus gradé, vêtu d’une tunique bleue, s’incline devant les offrandes faites aux divinités et lit un texte sacré pour invoquer les bons esprits. 28 septembre - Andong, rituel chaman

    Ensuite, les chamans ressortent et remettent à tour de rôle à chaque danseur le masque qui lui est dédié. Les danseurs ôtent à ce moment leur coiffe. Ce rituel leur assure l’immunité conféré par l’anonymat du masque pendant le temps où ils le portent. Cette tradition rejoint celle, presque universelle, des carnavals ou le port du masque permet de lever, pour un temps, les interdits liés aux barrières sociales. Les humbles ont ainsi la possibilité de se moquer des puissants. Nous verrons que ce pouvoir est largement utilisé pour une féroce satire des détenteurs du pouvoir dans la danse masquée à laquelle nous assisterons plus tard.28 septembre - Andong, rituel chaman

       

    28 septembre - Andong, rituel chaman

      

    Les danseurs se retournent alors vers les musiciens et portent le masque à leur visage. 28 septembre - Andong, rituel chaman

    Passons en revue les masques et les personnages qu’ils représentent en gardant à l’esprit qu’ils seront les acteurs de la danse à venir. Vous serez ainsi armés pour reconnaitre les travers dont les accusent les gens communs.

    Les voici, dans l'ordre où ils ont été remis : la jeune mariée (gaksi - 각시) 28 septembre - Andong, rituel chaman

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Le  noble (yangban - 양반)28 septembre - Andong, rituel chaman

      

     l’érudit (seonbi - 선비)28 septembre - Andong, rituel chaman

        

    De gauche à droite,  la courtisane (bune - 부네), le serviteur (chorangi - 초랭이) et  la veuve (halmi - 할미) 28 septembre - Andong, rituel chaman

     à gauche l’idiot du village (imae -이매 ) et à droite, le moine (jung - 중)28 septembre - Andong, rituel chaman

    Enfin, le  boucher (baekjong - 백정)28 septembre - Andong, rituel chaman

    Toute cette cérémonie à été bien sûr filmée par l’armée des reporters présents.28 septembre - Andong, rituel chaman

    Les danseurs entament ensuite une courte marche pendant laquelle ils adoptent la démarche et les particularités qui seront les leurs lors de la danse des masques plus tard. Par exemple le noble agite son éventail, l’idiot du village se désarticule pour marcher.28 septembre - Andong, rituel chaman

      

    La jeune mariée (gaksi) est portée sur  les épaules d'un homme non masqué. 28 septembre - Andong, rituel chaman

        

    28 septembre - Andong, rituel chaman

        

    28 septembre - Andong, rituel chaman

    Le rituel se termine par le partage avec tous les présents des victuailles amenées par la troupe. Pomme, gâteau de riz (tok), poisson séché, poulpe cru.28 septembre - Andong, rituel chaman

        

     28 septembre - Andong, rituel chaman

      

    Tout au long de ce rituel, les membres de cette troupe, qui parcours le monde pour donner son spectacle, ont fait preuve d’une grande disponibilité. C’est avec plaisir que nous les retrouverons plus tard sur scène. Et nous vous raconterons l’histoire qu’ils nous ont narrée.

    Pour voir toutes les photos du rituel chaman, cliquez sur l'appareil photo ci-dessous

    28 septembre - Andong, rituel chaman


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