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28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut
Cette danse, donnée par le groupe la troupe issue du village d’Hahoe, sera représentée à plusieurs reprises tout au long du festival tantôt dans le village d’Hahoe tantôt sur le site même du festival à Andong.
Elle fait partie d’un ensemble de célébrations chamaniques dont le rituel évoqué plus tôt, dans un billet précédent, est la première partie.
Nous assisterons à deux représentations de cette danse. La première au village de Haheo et la deuxième, le soir même à Andong dans le théâtre du festival. Les photos illustrant ce billet ont été prises lors de ces deux représentations. Le spectacle est divisé en six actes.
Le premier appelé Mudong Madang (무동마당) est une parade. Les musiciens entrent sur scène en jouant. Ils sont suivis de la jeune mariée, Gaski, celle-ci représente la déesse des lieux, elle est au dessus de tous et, pour cette raison, elle est portée sur les épaules d’un homme afin que ses pieds ne touchent pas le sol.
Les musiciens se rangent ensuite au fond de la scène où ils resteront pour animer la suite du spectacle.
Le second acte, Chuji Madang (주지마당), est la danse des lions. Il faut pas mal d’imagination pour reconnaitre des lions dans les costumes des deux danseurs qui évoluent sur scène, mais amis lecteurs, je sais que vous n’en manquez pas.
Les lions combattent et finissent par mourir tous les deux. La scène est ainsi débarrassée de ses démons et le spectacle peut continuer.
Le troisième acte, Baekjong Madang (백정마당), met en scène le boucher et un taureau. Le boucher se moque de l’animal et en particulier de la petitesse de ses attributs sexuels.
L’animal énervé par ces sarcasmes, tente de l’embrocher, sans succès. Il sera finalement abattu par le boucher, à coup de masse sur la tête.
Le boucher éventre alors le malheureux taureau et extrait de son corps le cœur d’une part et le pénis avec les testicules d’autre part.
Le boucher tente alors de vendre ces morceaux au public en expliquant tout le bénéfice que pourrait en tirer l’acheteur, en particulier dans le domaine des performances sexuelles par la consommation des attributs du taureau. Le public coréen, qui connait cette histoire par cœur, négocie le prix, mais bien sûr, le boucher conserve les morceaux qui réapparaitront plus tard pour jouer un rôle important.
Pendant le quatrième acte, Halmi Madang (할미마당), la veuve installée sur une machine à filer le coton, se lamente sur son sort, en un triste chant, elle explique qu’elle est devenue veuve à l’âge de quinze ans, quatre jours après son mariage et que la vie est bien dure.
A la fin de son chant elle se lève et commence, une sébile faite d’une demi jujube, à mendier auprès des spectateurs.
Lors de la représentation nocturne, Kyong Ai, assise à mes coté au premier rang a glissé un billet dans la sébile et s’est vue entraînée par la veuve sur scène pour quelques pas de danse.
Pune, la courtisane est seule en scène au début de cinquième acte, Pagyèsung Madang (파계승마당), elle va et vient.
Au bout d’un moment, un moine apparait, mais Pune ne le remarque pas. Prise d’une envie pressante, elle fini, après avoir soigneusement observé les alentours mais sans remarquer le moine, par s’accroupir pour se soulager.
Le moine en est tout émoustillé et s’approche de Pune qui se relève. Le moine jette ensuite au loin son chapeau, signifiant ainsi qu’il renonce à sa chasteté et à son état de moine.
Il courtise alors Pune et fini par partir avec elle, juchée sur son dos.
Au début du sixième acte, Yangban, Seonbi madang,(양반,선비마당), Imae, l’idiot du village, déambule sur scène, provoquant les rires des spectateurs.
Entre ensuite yangban, le noble et Seonbi, l’érudit. Le valet de Yangban, Chorangi, rode autour d’eux, les deux notables se saluent en se courbant au sol, ce dont profite le valet pour s’asseoir sur la tête de son maître, le ridiculisant ainsi.
Ensuite, les deux notables entament un dialogue dans lequel chacun tente de prendre le dessus sur l’autre.
Entre alors le boucher, tenant à la main son sac de paille contenant toujours les attributs du taureau.
Pune arrive aussi et fait des avances tour à tour aux deux notables.
Le boucher essaye de vendre ses morceaux aux notables qui finissent par se les disputer, tirant chacun de son coté sur les testicules du taureau.
Celles-ci tombent au sol et c’est Halmi, la veuve, arrivée entre temps qui récupère les morceaux en se moquant des notables, tout honteux de leur conduite.
A la fin de cet acte, les danseurs ôtent leur masque et saluent le public.
Ce drame, qui fait partie du bagage culturel de chaque coréen, est une critique acerbe des puissants, le moine est dépravé, le noble comme l’érudit sont suffisants et prêts à se battre comme des gosses pour s’attirer les faveurs de la courtisane.
Les acteurs ayant un rôle parlé sont équipés de micros dissimulés sous leur masque. Les dialogues sont croustillants et déchainent à tout moment des rires dans le public. Bien sûr, je n’ai saisi que le sens de cette comédie et je suis incapable de restituer toute la substance des dialogues.
Il existe sur youtube de nombreuse vidéos de ce spectacle, n’hésitez pas à les visionner, en particulier pour les aspects sonores, que ce billet ne peut bien sûr pas rendre. Tapez simplement hahoe mask dance et vous pourrez vous faire une idée de ce que donne ce spectacle
Pour voir toutes les photos prises pendant le spectacle donné au village d'Hahoe dans l'après midi, cliquez sur l'appareil photo de droite, pour celles du spectacle donné le soir, sur le site du festival, cliquez sur l'appareil de gauche.
Tags : corée, andong, hahoe, masque, danse, pune, yangban, seonbi, jung, halmi, baekjong, imae
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