• 2 octobre Daegu, Incheon (chicken run)

    En arrivant à Daegu, nous nous perdons un peu mais finissons par trouver le terminal des bus d’où nous devons partir le lendemain pour Incheon, l’aéroport d’où décollera l’avion qui va nous ramener en France. Kyong ai doit aussi récupérer chez sa sœur  des victuailles à emmener en France. Il avait été question de poulet rôti il y a quelques temps mais ceci ne semble plus au programme, ce qui n’est pas pour me déplaire car nous allons sans doute avoir des excédents de bagages et je trouve un peu dommage, au prix où il faut payer chaque kilo, de ramener de la volaille, quelques soient ses qualités.

    La sœur de Kyong Ai nous invite au restaurant pour ce dernier soir à Daegu, au menu roastgugi, après le kalbi de midi, ça fait un peu riche, mais globalement, le régime coréen m’a plutôt réussi et, avant même le verdict de la balance à l’arrivée en France, je suis certain d’avoir perdu quelques uns des kilos en trop que je promène au quotidien.

    Le lendemain, la sœur de Kyong Ai veut à tout prix nous emmener au terminal des bus, situé à deux pas de notre hôtel, en voiture. En fait, c’est chez elle qu’elle nous emmène, pour boire une tasse de café avant le départ. Nous avons tout notre temps, et Kyong Ai ne va sans doute pas revoir sa sœur avant pas mal de temps, il est bien normal qu’elles éprouvent toutes deux le besoin de passer un peu de temps ensemble. C’est à se moment que le, ou plutôt les, poulets refont apparition, sous la forme de deux boîtes de cartons rectangulaires contentant les volailles, découpées en morceaux et grillées de façon appétissante. Une couverture, assez kitch, tient compagnie au deux volatiles. Il s’agit du cadeau d’une amie de la sœur de Kyong Ai destinée à notre chère Clélia.

    Nos valises sont bouclées et il est trop tard pour y ranger ces nouveautés. Nous ferons cela le soir à l’hôtel à Incheon. Pour le moment, un sac plastique supplémentaire accompagnera nos deux valises, nos deux sacs, mon sac à dos et ma sacoche photos. Comme vous  pouvez le constater, nous ne voyageons pas particulièrement léger.

    Contrairement à l’aller, les bus sont assez chargés, les coréens de la région de Seoul rentrant chez eux après les fêtes de chuseok passées en famille.

    Nous nous installons dans le bus et, pour plus de confort, je range le sac plastique contenant poulets et couverture kitch dans le filet au dessus de nos têtes.

    Tout au long du parcours, on peut voir de part et d’autre de la chaussée les constructions en hauteur déjà évoquées dans un billet précédent.

    2 octobre Daegu, Incheon (chiken run)

     

    2 octobre Daegu, Incheon (chiken run)

    Le voyage est assez laborieux, les autoroutes sont surchargées et c’est avec plus d’une heure de retard que le bus arrive à Incheon.

    Nous récupérons nos nombreux bagages et nous dirigeons vers le terminal pour appeler la navette qui doit nous conduire à l’hôtel tout proche. Le bus s’éloigne lorsque tous les passagers sont descendus. C’est alors que Kyong Ai remarque que le sac contenant poulets et couverture manque à l’appel. Il est resté dans le bus et les poulets n’ont  rien fait pour nous alerter, pas le moindre piaulement (vous pouvez vérifier, c’est vraiment le nom officiel du cri du poulet). Certains d’entre vous, chers lecteurs, ne manqueront pas de me faire remarquer que deux malheureux poulets, qui plus est réduits à l’état de morceaux cuisinés indépendants les uns des autres étaient bien incapables de piauler pour nous prévenir. L’argument est certes recevable et je ne me lancerai pas dans une vaine polémique. D’ailleurs, seuls comptent les faits et leurs conséquences. Que les poulets ne nous aient pas alerté faute d’être en capacité physique de le faire ou volontairement, pour s’éviter le sort cruel de finir dans notre estomac, le fait est qu’ils ne nous ont pas piaulé et que nos routes respectives ont divergées.

    L’affaire n’est pas très grave, il ne s’agit que de deux volailles, même pas bio, et d’une couverture kitch, mais je vois bien que Kyong Ai est contrariée. Nous nous dirigeons, à tout hasard, vers le comptoir d’information où nous expliquons nos malheurs à la charmante hôtesse, vêtue du hanbok traditionnel. Celle-ci passe un coup de téléphone et me demande d’aller à un autre comptoir, situé un étage en dessous où on peut, semble-t-il, nous apporter de l’aide. J’abandonne donc Kyong Ai avec notre montagne de bagages et je pars dans l’aventure qui à donné son titre à ce billet.

    L’hôtesse de l’autre comptoir, tout aussi charmante que sa compagne du dessus, est effectivement habituée à gérer le cas des bagages oubliés dans les bus, ce qui laisse à penser que l’histoire se répète assez fréquemment. Les seules informations que je suis capable de lui fournir sont nos ville et heure de départ. Cela suffit et, après de nombreux coups de téléphone qui ont pour conséquence d’allonger la file des voyageurs qui attendent de pouvoir poser leur question à l’hôtesse, celle-ci m’annonce que notre bagage a été retrouvé et qu’il se trouve toujours dans le bus, qui est garé au parking longue durée. Cerise sur le gâteau, une navette gratuite conduit à ce parking. L’hôtesse me montre l’arrêt de cette navette et me donne un morceau de papier sur lequel elle à griffonné un numéro qui me sera utile une fois sur place, selon elle. Tout semble s’arranger et je monte, confiant, dans la navette. A partir de ce moment, les choses commencent à se compliquer. Un panneau dans le bus donne l’itinéraire et je constate que ce parking longue durée est suffisamment vaste pour être desservi par quatre arrêts différents et, bien sûr, je ne sais pas à proximité duquel  mon bus est stationné. Le numéro noté sur le papier remis par l’hôtesse, avec ces quatre chiffres, ne m’est d’aucun secours. Mes tentatives de communication avec le chauffeur du bus, dont l’anglais se situe à peu près au niveau de mon coréen, se soldent par un échec complet. Je descends donc au premier arrêt en espérant trouver au sol, quelques indications utiles. Entre temps la nuit est tombée et, s’il y a bien des quantités de voitures, je ne vois pas le moindre bus à l’horizon. A proximité des barrières de péage automatiques à la sortie du parking, je repère un être humain muni d’un talkie walkie. Apparemment, il est le sauveur des voyageurs imprévoyants qui ont oublié où ils ont garé leur voiture. La communication ne fonctionne pas plus efficacement qu’avec le chauffeur de la navette et alors qu’il me demande, je pense, le numéro d’immatriculation de ma voiture, j’essaye différentes variantes de prononciation du mot bus. Me prend-il pour un chauffeur étranger de bus qui a perdu son véhicule ? Lorsqu’il utilise son talkie walkie, je crains que se soit pour appeler l’asile la plus proche, mais non, c’est sa chef qui arrive quelques minutes plus tard. Mais il n’y a toujours pas moyen de me faire comprendre. J’exhibe le papier remis par l’hôtesse, mais les quatre chiffres qu’il porte ne sont clairement pas la clef de l’énigme. Nouvelle utilisation du talkie walkie et c’est finalement un véhicule de la sécurité aéroport qui se pointe, gyrophare allumé. En descend un uniforme porté par un homme plutôt souriant. Je suis rassuré, à priori, il n’est pas là pour m’emmener au violon. Après quelques échanges infructueux, il devient évident à toute l’assistance, qui commence à être nombreuse, vous le savez si vous avez compté avec moi tous les employés dont j’empoisonne la vie pour deux poulets et une couverture, il devient évident donc, que seul un retour au terminal permettra de progresser, grâce à l’anglais de l’hôtesse. C’est donc en passager de la voiture de sécurité que je retourne au terminal. Mais l’hôtesse à été relevée et la nouvelle doit repartir à zéro, car il n’y a aucune trace des recherches de la précédente, même dans la poubelle soigneusement fouillée.

    L’agent de sécurité attend patiemment  et, heureusement, l’hôtesse rentre rapidement en contact avec quelqu’un qui a vécu le premier épisode et elle explique à mon chauffeur où il faut aller pour récupérer mon précieux bagage.

    Nous reprenons donc la route jusqu’à un endroit que je n’avais strictement aucune chance de trouver seul. Le chauffeur de bus nous attend et je récupère mon sac plastique. Il attend depuis pas mal de temps et n’a pas volé le pourboire que je lui laisse. L’agent de sécurité me reconduit gentiment au terminal. Lui refusera le pourboire. L’histoire a duré à peu près deux heures et la pauvre Kyong Ai a du trouver le temps bien long. Elle m’attend toujours (heureusement !) à l’étage où je l’ai laissée, elle a sympathisé avec l’hôtesse qui est prés d’elle et l’a informé de l’évolution de la situation en contactant sa collègue de l’étage inferieur.

    La navette de l’hôtel est arrivée et nous chargeons tous nos bagages, en prenant soin de surveiller les poulets pour qu’ils ne tentent pas une nouvelle fois de s’enfuir.

    Nous nous vengerons de tous ces désagréments dans la chambre d’hôtel en mangeant le contenu d’une des deux boîtes, avec une bonne bière.

    2 octobre Daegu, Incheon (chiken run)

    Je pense avoir respecté à la lettre la règle qui veut que la longueur d’un billet soit inversement proportionnelle à l’importance des événements relatés.

    Notre retour en France s’est passé sans problème, nous avons seulement perdu une dizaine de degré au thermomètre en posant le pied sur notre cher sol. En vertu de la règle énoncée juste au dessus, je devrais écrire au moins trois pages sur ce voyage. Mais la peur que j’aie de vous lasser vous épargnera cette punition. Et ces mots seront donc les derniers que vous aurez à lire sur ce voyage. J’espère que ce blog donnera à ceux, nombreux, des lecteurs qui ne connaissent pas la Corée une petite idée sur ce qu’on peut y vivre et, qui sait, peut-être l’envie d’y faire un tour ?

    Les photos du jour viendront sur votre écran en cliquant sur l’appareil photo ci-dessous.

    2 octobre Daegu, Incheon (chiken run)


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