• En arrivant à Daegu, nous nous perdons un peu mais finissons par trouver le terminal des bus d’où nous devons partir le lendemain pour Incheon, l’aéroport d’où décollera l’avion qui va nous ramener en France. Kyong ai doit aussi récupérer chez sa sœur  des victuailles à emmener en France. Il avait été question de poulet rôti il y a quelques temps mais ceci ne semble plus au programme, ce qui n’est pas pour me déplaire car nous allons sans doute avoir des excédents de bagages et je trouve un peu dommage, au prix où il faut payer chaque kilo, de ramener de la volaille, quelques soient ses qualités.

    La sœur de Kyong Ai nous invite au restaurant pour ce dernier soir à Daegu, au menu roastgugi, après le kalbi de midi, ça fait un peu riche, mais globalement, le régime coréen m’a plutôt réussi et, avant même le verdict de la balance à l’arrivée en France, je suis certain d’avoir perdu quelques uns des kilos en trop que je promène au quotidien.

    Le lendemain, la sœur de Kyong Ai veut à tout prix nous emmener au terminal des bus, situé à deux pas de notre hôtel, en voiture. En fait, c’est chez elle qu’elle nous emmène, pour boire une tasse de café avant le départ. Nous avons tout notre temps, et Kyong Ai ne va sans doute pas revoir sa sœur avant pas mal de temps, il est bien normal qu’elles éprouvent toutes deux le besoin de passer un peu de temps ensemble. C’est à se moment que le, ou plutôt les, poulets refont apparition, sous la forme de deux boîtes de cartons rectangulaires contentant les volailles, découpées en morceaux et grillées de façon appétissante. Une couverture, assez kitch, tient compagnie au deux volatiles. Il s’agit du cadeau d’une amie de la sœur de Kyong Ai destinée à notre chère Clélia.

    Nos valises sont bouclées et il est trop tard pour y ranger ces nouveautés. Nous ferons cela le soir à l’hôtel à Incheon. Pour le moment, un sac plastique supplémentaire accompagnera nos deux valises, nos deux sacs, mon sac à dos et ma sacoche photos. Comme vous  pouvez le constater, nous ne voyageons pas particulièrement léger.

    Contrairement à l’aller, les bus sont assez chargés, les coréens de la région de Seoul rentrant chez eux après les fêtes de chuseok passées en famille.

    Nous nous installons dans le bus et, pour plus de confort, je range le sac plastique contenant poulets et couverture kitch dans le filet au dessus de nos têtes.

    Tout au long du parcours, on peut voir de part et d’autre de la chaussée les constructions en hauteur déjà évoquées dans un billet précédent.

    2 octobre Daegu, Incheon (chiken run)

     

    2 octobre Daegu, Incheon (chiken run)

    Le voyage est assez laborieux, les autoroutes sont surchargées et c’est avec plus d’une heure de retard que le bus arrive à Incheon.

    Nous récupérons nos nombreux bagages et nous dirigeons vers le terminal pour appeler la navette qui doit nous conduire à l’hôtel tout proche. Le bus s’éloigne lorsque tous les passagers sont descendus. C’est alors que Kyong Ai remarque que le sac contenant poulets et couverture manque à l’appel. Il est resté dans le bus et les poulets n’ont  rien fait pour nous alerter, pas le moindre piaulement (vous pouvez vérifier, c’est vraiment le nom officiel du cri du poulet). Certains d’entre vous, chers lecteurs, ne manqueront pas de me faire remarquer que deux malheureux poulets, qui plus est réduits à l’état de morceaux cuisinés indépendants les uns des autres étaient bien incapables de piauler pour nous prévenir. L’argument est certes recevable et je ne me lancerai pas dans une vaine polémique. D’ailleurs, seuls comptent les faits et leurs conséquences. Que les poulets ne nous aient pas alerté faute d’être en capacité physique de le faire ou volontairement, pour s’éviter le sort cruel de finir dans notre estomac, le fait est qu’ils ne nous ont pas piaulé et que nos routes respectives ont divergées.

    L’affaire n’est pas très grave, il ne s’agit que de deux volailles, même pas bio, et d’une couverture kitch, mais je vois bien que Kyong Ai est contrariée. Nous nous dirigeons, à tout hasard, vers le comptoir d’information où nous expliquons nos malheurs à la charmante hôtesse, vêtue du hanbok traditionnel. Celle-ci passe un coup de téléphone et me demande d’aller à un autre comptoir, situé un étage en dessous où on peut, semble-t-il, nous apporter de l’aide. J’abandonne donc Kyong Ai avec notre montagne de bagages et je pars dans l’aventure qui à donné son titre à ce billet.

    L’hôtesse de l’autre comptoir, tout aussi charmante que sa compagne du dessus, est effectivement habituée à gérer le cas des bagages oubliés dans les bus, ce qui laisse à penser que l’histoire se répète assez fréquemment. Les seules informations que je suis capable de lui fournir sont nos ville et heure de départ. Cela suffit et, après de nombreux coups de téléphone qui ont pour conséquence d’allonger la file des voyageurs qui attendent de pouvoir poser leur question à l’hôtesse, celle-ci m’annonce que notre bagage a été retrouvé et qu’il se trouve toujours dans le bus, qui est garé au parking longue durée. Cerise sur le gâteau, une navette gratuite conduit à ce parking. L’hôtesse me montre l’arrêt de cette navette et me donne un morceau de papier sur lequel elle à griffonné un numéro qui me sera utile une fois sur place, selon elle. Tout semble s’arranger et je monte, confiant, dans la navette. A partir de ce moment, les choses commencent à se compliquer. Un panneau dans le bus donne l’itinéraire et je constate que ce parking longue durée est suffisamment vaste pour être desservi par quatre arrêts différents et, bien sûr, je ne sais pas à proximité duquel  mon bus est stationné. Le numéro noté sur le papier remis par l’hôtesse, avec ces quatre chiffres, ne m’est d’aucun secours. Mes tentatives de communication avec le chauffeur du bus, dont l’anglais se situe à peu près au niveau de mon coréen, se soldent par un échec complet. Je descends donc au premier arrêt en espérant trouver au sol, quelques indications utiles. Entre temps la nuit est tombée et, s’il y a bien des quantités de voitures, je ne vois pas le moindre bus à l’horizon. A proximité des barrières de péage automatiques à la sortie du parking, je repère un être humain muni d’un talkie walkie. Apparemment, il est le sauveur des voyageurs imprévoyants qui ont oublié où ils ont garé leur voiture. La communication ne fonctionne pas plus efficacement qu’avec le chauffeur de la navette et alors qu’il me demande, je pense, le numéro d’immatriculation de ma voiture, j’essaye différentes variantes de prononciation du mot bus. Me prend-il pour un chauffeur étranger de bus qui a perdu son véhicule ? Lorsqu’il utilise son talkie walkie, je crains que se soit pour appeler l’asile la plus proche, mais non, c’est sa chef qui arrive quelques minutes plus tard. Mais il n’y a toujours pas moyen de me faire comprendre. J’exhibe le papier remis par l’hôtesse, mais les quatre chiffres qu’il porte ne sont clairement pas la clef de l’énigme. Nouvelle utilisation du talkie walkie et c’est finalement un véhicule de la sécurité aéroport qui se pointe, gyrophare allumé. En descend un uniforme porté par un homme plutôt souriant. Je suis rassuré, à priori, il n’est pas là pour m’emmener au violon. Après quelques échanges infructueux, il devient évident à toute l’assistance, qui commence à être nombreuse, vous le savez si vous avez compté avec moi tous les employés dont j’empoisonne la vie pour deux poulets et une couverture, il devient évident donc, que seul un retour au terminal permettra de progresser, grâce à l’anglais de l’hôtesse. C’est donc en passager de la voiture de sécurité que je retourne au terminal. Mais l’hôtesse à été relevée et la nouvelle doit repartir à zéro, car il n’y a aucune trace des recherches de la précédente, même dans la poubelle soigneusement fouillée.

    L’agent de sécurité attend patiemment  et, heureusement, l’hôtesse rentre rapidement en contact avec quelqu’un qui a vécu le premier épisode et elle explique à mon chauffeur où il faut aller pour récupérer mon précieux bagage.

    Nous reprenons donc la route jusqu’à un endroit que je n’avais strictement aucune chance de trouver seul. Le chauffeur de bus nous attend et je récupère mon sac plastique. Il attend depuis pas mal de temps et n’a pas volé le pourboire que je lui laisse. L’agent de sécurité me reconduit gentiment au terminal. Lui refusera le pourboire. L’histoire a duré à peu près deux heures et la pauvre Kyong Ai a du trouver le temps bien long. Elle m’attend toujours (heureusement !) à l’étage où je l’ai laissée, elle a sympathisé avec l’hôtesse qui est prés d’elle et l’a informé de l’évolution de la situation en contactant sa collègue de l’étage inferieur.

    La navette de l’hôtel est arrivée et nous chargeons tous nos bagages, en prenant soin de surveiller les poulets pour qu’ils ne tentent pas une nouvelle fois de s’enfuir.

    Nous nous vengerons de tous ces désagréments dans la chambre d’hôtel en mangeant le contenu d’une des deux boîtes, avec une bonne bière.

    2 octobre Daegu, Incheon (chiken run)

    Je pense avoir respecté à la lettre la règle qui veut que la longueur d’un billet soit inversement proportionnelle à l’importance des événements relatés.

    Notre retour en France s’est passé sans problème, nous avons seulement perdu une dizaine de degré au thermomètre en posant le pied sur notre cher sol. En vertu de la règle énoncée juste au dessus, je devrais écrire au moins trois pages sur ce voyage. Mais la peur que j’aie de vous lasser vous épargnera cette punition. Et ces mots seront donc les derniers que vous aurez à lire sur ce voyage. J’espère que ce blog donnera à ceux, nombreux, des lecteurs qui ne connaissent pas la Corée une petite idée sur ce qu’on peut y vivre et, qui sait, peut-être l’envie d’y faire un tour ?

    Les photos du jour viendront sur votre écran en cliquant sur l’appareil photo ci-dessous.

    2 octobre Daegu, Incheon (chiken run)


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  • Il y a, au moment où j'écris ces lignes le 5 novembre,  plus d’un mois que nous sommes rentrés de notre voyage en Corée. Je ne vous ai pas raconté plus tôt ce qui s’est passé lors des derniers jours de ce séjour, car aucun événement extraordinaire n’est venu en perturber le cours et j’ai donné la priorité au traitement et à la mise en ligne des nombreuses photos prises. Toutes ces photos sont désormais accessibles en suivant ce lien.

    http://joomeo.com/zogabu/index.php?login=public&passwd=public

    A chaque billet du blog correspond un album, à l’exception de la partie du festival d’Andong, pour lequel plusieurs albums ont été créés. Les photos sont aussi accessibles à partir du blog lui-même. Il suffit  de cliquer sur l’icône représentant un appareil photo  que vous trouverez à la fin de chaque billet.

    Les rubriques du blog ont aussi été réorganisées, pour faciliter l'accès aux différents billets.

    Afin que rien ne vous soit caché de nos pérégrinations au pays du matin calme, voici toutefois quelques lignes sur nos activités du premier octobre, à Pohang. Comme il s’agissait principalement de faire quelques emplettes alimentaires avant notre retour en France, c’est donc une visite du marché de Pohang que je vous propose, en insistant sur les préparations épicées, car c’est avec le poisson sous toutes ses formes, la particularité la plus remarquable de l’alimentation des coréens.

    Nous voici devant l’échoppe où Kyong Ai a ses habitudes. Le sac qu’elle tient à la main est pour le moment vide, mais tout grand qu’il soit, il sera bien rempli lorsque nous quitterons la boutique.

    1er octobre - Pohang

    Mais voyons plus en détail ce que contiennent les récipients de cet étalage.

    Dans ce saladier on trouve des racines de campanules (Do La Ji - 도라지)

    1er octobre - Pohang

    Dans celui-ci des feuilles de haricots (Kong Ip - 콩 잎)

    1er octobre - Pohang

    Ici, c’est tout simplement, à gauche, du piment (Go Tchu - 고추) et à droite des feuilles de sésame.

    1er octobre - Pohang

    Ces calamars, coupés en lanières sont relevés au piment (O Jing Oe – 오징어)

    1er octobre - Pohang

    Ce saladier contient une préparation de queues d’algues (Mi Yok Jul Go Ji - 미역 줄거지)

    Avec dans le saladier de gauche, des œufs de merlan (Myong Té Al - 명태알)

    1er octobre - Pohang

    Vous avez sans doute reconnu les haricots de cette photo (Kong - 콩)

    1er octobre - Pohang

    Des crabes (Gè –게)

    1er octobre - Pohang

    Et ici, des feuilles de sésame (Gget Ip – 깻잎)

    1er octobre - Pohang

    Encore des crabes (Bang Gè –방게)

    1er octobre - Pohang

    Et des navets (Mu U Mal Leng I -무우 말랭이)

    1er octobre - Pohang

    Des coques (Jo Gé –조개)

    1er octobre - Pohang

    Des tentacules de calamars (Kkol Ddu Gi - 꼴뚜기

    1er octobre - Pohang

    Nos achats terminés et déposés dans la voiture, nous parcourons les allées du marchés où la foule n’est pas très nombreuses, fêtes de Chuseok obligent.

    Mais l’activité ne s’arrête jamais vraiment et on peut voir un peu partout ces minuscules commerces tels cette ajuma (vielle femme) qui vends quelques champignons

    1er octobre - Pohang

    ou cette autre qui n’a à vendre qu’une poignée de  feuilles de salades.

    1er octobre - Pohang

    Et cette autre ajuma, part s’installer avec, sur son diable, tout son équipement.

    1er octobre - Pohang

    Les transports se font dans la marché avec des scooters ou des vélos équipés d’impressionnants porte-bagages.

    1er octobre - Pohang

    La boutique qui vend de la viande de chien, elles sont peu nombreuses, est fermée. Kyong Ai n’est pas très contente que je la photographie, car comme majorité de coréens, elle n’a jamais consommé la chair du meilleur ami de l’homme et n’est pas particulièrement fière de l’existence de ce commerce dans son pays natal.

    1er octobre - Pohang

    Dans une rue proche du marché, nous tombons sur de karaoké (littéralement l’enseigne veut dire club de chant) qui se nomme Audi et exhibe fièrement les quatre anneaux de la célèbre marque allemande, avec bien sûr la bénédiction des gens d’Ingolstadt.

    1er octobre - Pohang

    Tous les restaurants que nous avons fréquentés dans le passé sont fermés pour les fêtes et c’est finalement à Kyong Ju, où nous devons passer pour saluer la famille de Kyong Ai avant notre retour en France que nous nous attablerons devant un kalbi, entrecôte de bœuf, cuite sur le grill.

    1er octobre - Pohang

    Nous partons ensuite  pour Daegu, pour dire au revoir à la sœur de Kyong Ai. Demain départ pour Incheon, car l’avion pour Paris par de bonne heure le matin du 3 octobre et il est nécessaire de passer une nuit près de l’aéroport.

    Pour voir toutes les photos prises ce jour, cliquez sur l'appareil photo ci-dessous

    1er octobre - Pohang


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  • Les jours passent et nous rapprochent de la fin de notre séjour en Corée. Nous avons à peu près respecté notre programme, malgré mon entorse à Seorak san. Les lieux que nous avons visités étaient soit gravés dans nos mémoires soit connus pour la beauté des paysages où l’intérêt culturel. Ce que nous en avons montré à travers les billets de ce blog ne représente toutefois pas le pays tel que les habitants le vivent au quotidien. Le billet d’aujourd’hui va essayer de vous montrer cet aspect du pays.

    Car, si la Corée est fidèle à ses traditions et s’efforce de préserver, depuis quelques années déjà, son patrimoine, c‘est aussi un pays moderne qui change très vite en tentant de répondre aux attentes multiples de ses habitants. Parmi ces attentes, le logement est une priorité. Historiquement, les coréens se contentent de peu. La plupart des maisons dans lesquelles vivaient les générations précédentes comportent peu de pièces. On y vivait dans la journée et, le soir, on déroulait les nattes pour dormir. La cuisine se faisait à l’extérieur, dans des fourneaux de terre. Et sanitaires comme salle de bain étaient on ne peut plus sommaires. Maintenant, les coréens aspirent à un mode de vie plus proche du notre et la demande de logement est très forte. Mais le pays est petit en surface – 99.000km2- soit environ 15% de la surface de la France métropolitaine. Et la Corée compte 48 millions d’habitants contre 66 millions pour la France. La densité est donc de 488 habitants par km2 en Corée contre 97 en France. Comme, par ailleurs, la plus grande partie du pays est montagneuse, la seule solution est de construire en hauteur. On voit donc pousser un peu partout, même dans les petites villes en province de grande barres, collées les unes aux autres. Les photos que je poste ici ont été prises à Pohang, mais on aurait pu prendre les mêmes à peu près n’importe où. Il y a  dans ces tours des appartements destinés à toutes les couches sociales. Pour le moment au moins, vivre dans ces nouveaux bâtiments est considéré par les coréens comme un luxe. C’était aussi le cas lorsque, après guerre, les tours de nos banlieues ont été construites. Espérons pour les coréens que l’avenir de ces logements collectifs sera différent de ceux construits chez nous.

    30 septembre - Pohang
























     

    30 septembre - Pohang














     

    30 septembre - Pohang

    Il n’y a pas que les logements qui changent dans ce pays. Les nouvelles technologies y sont présentes, absolument partout. La maman de Kyong Ai, quatre vingt trois ans, possède son propre téléphone portable ! Dans le métro, à Daegu, à part les observateurs que nous étions, il n’y a que deux catégories de voyageurs : ceux qui dorment et ceux qui tripotent  leur Samsung Galaxy. Autre exemple qui montre que, face aux évolutions de la technologie, on est pas obligé de pondre le genre d’ânerie que constitue, selon moi, Hadopi, Kyong Ai cherchait des CD de Pansori, cet art coréen du chant. Et, après des heures de recherche nous avons trouvé une boutique, de la taille de notre salon où on vendait encore CD et cassettes, probablement pour les nostalgiques. Aucun rayon musique dans les grands magasins, aucune boutique genre Fnac. Les Coréens téléchargent, tout simplement, tout ce qu’ils écoutent ou regardent. Et cela n’empêche pas les artistes de vivre de leurs concerts, apparemment.

    Nous avons pris une chambre dans un motel près du terminal des ferries d’où nous étions partis pour Ulleungdo, au début de notre séjour. Au nord, on trouve la plage de Bukgu qui est devenu  un petit Las Vegas et le quartier à la mode de Pohang.

    30 septembre - Pohang

    Nous y avons même vu une Lamborghini ! Autrefois, c’est la plage de Songdo, plus proche du centre ville qui attirait touristes et vacanciers, mais la construction du nouveau port du complexe sidérurgique de Posco à créé des courants qui ont drainé vers le large tout le sable de la côte et enlevé une bonne partie de son intérêt à l’endroit.

    Après avoir déposé nos bagages, nous partons en promenade dans Pohang, pour voir comment cette ville, où nous avons vécu de nombreux mois dans les années 80, a évolué.  Nous sommes aujourd’hui dimanche, le troisième jour de chuseok, la fête de la moisson du riz, la plus importante de l’année en Corée et de nombreux commerces sont fermés. Kyong Ai pense que le lendemain, ils seront ouvert même si le trois octobre est lui aussi un jour férié, fête de l’indépendance, car les fameux « ponts » ne sont pas aussi populaire qu’en France. Nous longeons le port de Pohang. Les nombreux bateaux de pèche sont amarrés tout long du bras de mer.

    30 septembre - Pohang

    Sur certains, destinés à la pèche au calamar, les puissantes lampes à filament que vous connaissez bien ont laissé la place à des projecteurs équipés de diodes électroluminescentes.

    30 septembre - Pohang

    Nous traversons ce bras de mer sur la passerelle construite récemment pour rejoindre la plage de Songdo évoquée plus haut. La jetée a été aménagée mais le sable a définitivement disparu.

    30 septembre - Pohang

    Comme presque toujours en Corée, de petites échoppes, simplement installées sous une bâche propose des choses à manger.

    30 septembre - Pohang

     

    Nous achetons des filets de poisson séché, grillé directement à la flamme. La chaleur en ramollit la chair et en exhausse le gout un peu sucré.

    30 septembre - Pohang

    Devant nous le complexe sidérurgique de Posco et un de ses trois hauts fourneaux.

    30 septembre - Pohang

    C’est dans cette usine qu’en novembre 1978 j’ai découvert la Corée. Le gros laminoir à chaud (blooming-slabbing) que nous avons installé à cette époque se trouvait assez loin derrière ces hauts fourneaux. Il a été démonté depuis, remplacé par une filière coulée continue moins gourmande en énergie. Il y a quelques années Posco cherchait encore un acheteur pour les quatre moteurs à courant continu de ce laminoir à deux cages. Ils ont une puissance de 8MW à 40rpm chacun, et sont les plus gros de ce type jamais construit au monde. Si vous êtes intéressés, faites moi signe…Mais il vous faudra de la place, ces moteurs sont des bébés de près de quinze mètres de diamètre, chiffre donné de mémoire.

    Tout près du bord de mer, nous faisons un petit détour par ce qui fut le Pohang Tourist Hotel, l’endroit le plus huppé de la ville autrefois où il nous arrivait de loger lorsque la zone résidentielle où Posco nous logeait était pleine.

    30 septembre - Pohang

    Nous retraversons le bras de mer pour revenir vers la ville. Ici peu de chose ont changé, on voit toujours une succession de boutiques, mais les rues sont moins grouillantes de monde, fête de chuseok oblige.  Le fond du bras de mer que nous appelions autrefois le « rio merda » car il servait plus ou moins d’égout et dégageait sur tout le quartier une odeur nauséabonde a enfin été assaini.  Nous traversons ensuite le grand marché de Jukdo. Seule la partie poisson est animée, les autres échoppes sont presque toutes fermées.

    30 septembre - Pohang

    Nous repérons néanmoins la boutique où Kyong Ai veut revenir le lendemain  faire le plein d’épice avant notre retour en France.

    Nous nous dirigeons ensuite vers le restaurant spécial poulet dont nous avons déjà parlé dans un billet précédent, à notre retour de l’île d’Ulleungdo. Il se situe dans une rue piétonnière, fierté de la ville.

    30 septembre - Pohang

    Soudain,  nous trouvons un magasin au nom étonnant : notre JPV a-t-il des cousins ici ?

    30 septembre - Pohang

    Notre restaurant est malheureusement fermé et fait le pont ! Décidément, la Corée change. Nous nous rabattrons sur chinois.

    Le soir, nous comptions manger un denier sachemi dans un des nombreux restaurants en bord de mer, près de notre motel mais c’est finalement la spécialité du coin que nous mettrons au menu, les coquilles Saint Jacques cuite au barbecue, directement sur la table. J’ai bien aimé ça, mais Kyong Ai, qui est plus exigeante a été déçue car, il s’agissait de coquilles d’élevage bien moins charnues et gouteuse que celles qu’on trouve en France sur les marchés.

    30 septembre - Pohang

    La route du bord de mer est assez animée, nous prenons notre dessert dans une échoppe : de délicieuses crêpe soufflées servies avec le sourire (hoddeok - 호 떡).

    30 septembre - Pohang

    Kyong Ai m’explique que cette spécialité est la friandise des pauvres. Elle connait la recette et j’espère bien, chers lecteurs, vous faire gouter prochainement ce délice tout simple.

    A l’autre extrémité de la baie, Posco a illuminé ses installations avec des néons multicolores, ce qui donne un coté un peu surréaliste au paysage, comme un gigantesque luna park.

    30 septembre - Pohang

     

     En cliquant sur l'appareil photo ci-dessous, vous pourrez voir toutes les photos prises ce jour

    30 septembre - Pohang


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  • Ce deuxième jour du festival d’Andong est aussi le dernier que nous passerons dans cette ville, car le retour en France approche et nous avons encore quelques courses à faire, à Pohang.

    Les masques sont une partie très importante du patrimoine culturel de la ville d’Andong. On a même érigé sur le site du festival une statue monumentale du noble Yangban.

    A coté des spectacles, de nombreuses boutiques proposent aux badauds les habituels produits coréens, folkloriques où à manger. On y trouve aussi des spécimens plus étranges tel cet authentique indien d’Amérique noyé dans invraisemblable bric-à-brac et qui joue d’une flute elle aussi authentiquement péruvienne.

    Ou cette tour Eiffel criante de vérité.

    Nous avons décidé de rester sur le site principal du festival et d’assister aux prestations de troupes venues de différents pays.

    Les premier à passer viennent d ‘Ouzbékistan Le Sirdaryo Navolari propose une pantomime avec de forts jolis costumes.

    Bien dans l’esprit du festival, les danseurs sont tous masqués à l’exception d’une jeune fille qui campe le rôle d’un automate.Ainsi seul le visage visible est celui d'une machine, celui des  humains étant caché. J’avoue ne pas avoir compris grand-chose à l’histoire.On touche là une des lacunes du festival, très peu d’informations sont fournies sur les spectacles donnés sur scène. Les nombreux personnages, sans doute ancrés dans la tradition de leur pays d’origine, évoluent avec grâce. 

     

    Le groupe exécute ensuite la danse des paniers où les danseuses font preuve d’une belle adresse.

    Les ouszbek sont les seuls, avec les groupes coréens, à être accompagné sur scène par des musiciens, tous les autres que nous verrons  utilisent de la musique enregistrée, ce qui ôte, à mon avis, beaucoup de qualité à leur prestation.

    C’est une troupe de danseurs russe qui succède aux Ouszbek. Après une courte danse masquée symbolisant l’hiver,  les danseurs se livrent à une belle performance physique avec des sauts impressionnants. Le maigre public présent apprécie.

      

      

    On ne peut pas en dire autant des Lettones qui suivent. En grand nombre et vêtues de longue robes bleues, elles exécutent une chorégraphie moderne. Le public, comme nous, est dubitatif.

    Le groupe suivant, venu de Malaisie, porte les costumes traditionnels de ce pays et exécute des danses folkloriques. Là non plus, pas de masque.

      

    La séance de l’après midi commence avec une autre troupe coréenne qui donne le Bukcheong Lion Dance drama. On y retrouve certains des personnages de la danse d’Hahoe. Les masques sont plus simples et fait de papier mâché en une seule pièce, alors que près de la moitié des personnages d’Hahoe ont un masque taillé dans le bois en deux pièces avec un menton articulé qui les rend bien plus expressifs.

      

      

      

    La danse est une succession de tableaux. Si une trame narrative existe, je ne l’ai pas perçue. Enfin, les lions qui font une brève apparition au début de la danse d’Hahoe, occupent ici une place bien plus importante et réalisent une performance physique. Les deux personnes qui animent chaque animal sont en sueur à la fin du spectacle.

    Les danseurs sont accompagnés sur scène par des musiciens jouant sur des instruments traditionnels. Les tambours (buk) et gong (jing) sont accompagnés par quatre flûtes de bambou.

    Nous regarderons en suite deux groupes venus du Mexique et d’Indonésie, résolument moderne, qui n’ont pas déclenché l’enthousiasme du public.

    Les indonésiens portaient des masques faits de chapeaux traditionnels, c’est à travers les mailles de ces chapeaux que les danseurs voyaient devant eux.

     




    Demain, départ pour Pohang, puis après quelques emplettes, retour en France dans trois jours.

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    29 septembre - Andong, suite du festival des danses masquées


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  • Cette danse, donnée par le groupe la troupe issue du village d’Hahoe, sera représentée à plusieurs reprises tout au long du festival tantôt dans le village d’Hahoe tantôt sur le site même du festival à Andong.

    Elle fait partie d’un ensemble de célébrations chamaniques dont le rituel évoqué plus tôt, dans un billet précédent, est la première partie.

    Nous assisterons à deux représentations de cette danse. La première au village de Haheo et la deuxième, le soir même à Andong dans le théâtre du festival. Les photos illustrant ce billet ont été prises lors de ces deux représentations. Le spectacle est divisé en six actes.

    Le premier appelé Mudong Madang (무동마당) est une parade. Les musiciens  entrent sur scène en jouant. Ils sont suivis de la jeune mariée, Gaski, celle-ci représente la déesse des lieux, elle est au dessus de tous et, pour cette raison, elle est portée sur les épaules d’un homme afin que ses pieds ne touchent pas le sol.

    28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

      

    28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Les musiciens se rangent ensuite au fond de la scène où ils resteront pour animer la suite du spectacle.

    Le second acte, Chuji Madang (주지마당), est la danse des lions. Il faut pas mal d’imagination pour reconnaitre des lions dans les costumes des deux danseurs qui évoluent sur scène, mais amis lecteurs, je sais que vous n’en manquez pas. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Les lions combattent et finissent par mourir tous les deux. La scène est ainsi débarrassée de ses démons et le spectacle peut continuer.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Le troisième acte, Baekjong Madang (백정마당), met en scène le boucher et un taureau. Le boucher se moque de l’animal et en particulier de la petitesse de ses attributs sexuels. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    L’animal énervé par ces sarcasmes, tente de l’embrocher, sans succès. Il sera finalement abattu par le boucher, à coup de masse sur la tête. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Le boucher éventre alors le malheureux taureau et extrait de son corps le cœur d’une part et le pénis avec les testicules d’autre part. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Le boucher tente alors de vendre ces morceaux au public en expliquant tout le bénéfice que pourrait en tirer l’acheteur, en particulier dans le domaine des performances sexuelles par la consommation des attributs du taureau. Le public coréen, qui connait cette histoire par cœur, négocie le prix, mais bien sûr, le boucher conserve les morceaux qui réapparaitront plus tard pour jouer un rôle important.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Pendant le quatrième acte,  Halmi Madang (할미마당), la veuve installée sur une machine à  filer le coton, se lamente sur son sort, en un triste chant, elle explique qu’elle est devenue veuve à l’âge de quinze ans, quatre jours après son mariage et que la vie est bien dure. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    A la fin de son chant elle se lève et commence, une sébile faite d’une demi jujube, à mendier auprès des spectateurs. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Lors de la représentation nocturne, Kyong Ai, assise à mes coté au premier rang  a glissé un billet dans la sébile et s’est vue entraînée par la veuve sur scène pour quelques pas de danse.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Pune, la courtisane est seule en scène au début de cinquième acte, Pagyèsung Madang (파계승마당), elle va et vient. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Au bout d’un moment, un moine apparait, mais Pune ne le remarque pas. Prise d’une envie pressante, elle fini, après avoir soigneusement observé les alentours mais sans remarquer le moine, par s’accroupir pour se soulager.  28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Le moine en est tout émoustillé et s’approche de Pune qui se relève. Le moine jette ensuite au loin son chapeau, signifiant ainsi qu’il renonce à sa chasteté et à son état de moine. 28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Il courtise alors Pune et fini par partir avec elle, juchée sur son dos.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Au début du sixième acte, Yangban, Seonbi madang,(양반,선비마당), Imae, l’idiot du village, déambule sur scène, provoquant les rires des spectateurs.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Entre ensuite yangban, le noble et Seonbi, l’érudit. Le valet de  Yangban, Chorangi, rode autour d’eux, les deux notables se saluent en se courbant au sol, ce dont profite le valet pour s’asseoir sur la tête de son maître, le ridiculisant ainsi.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Ensuite, les deux notables entament un dialogue dans lequel chacun tente de prendre le dessus sur l’autre.

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    Entre alors le boucher, tenant à la main son sac de paille contenant toujours les attributs du taureau.

    Pune arrive aussi et fait des avances tour à tour aux deux notables.  28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    Le boucher essaye de vendre ses morceaux aux notables qui finissent par se les disputer, tirant chacun de son coté sur les testicules du taureau.

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    Celles-ci tombent au sol et c’est Halmi, la veuve, arrivée entre temps qui récupère les morceaux en se moquant des notables, tout honteux de leur conduite.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

    A la fin de cet acte, les danseurs ôtent leur masque et saluent le public.28 septembre Andong, la danse masquée byeolshin gut

      

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    Ce drame, qui fait partie du bagage culturel de chaque coréen, est une critique acerbe des puissants, le moine est dépravé, le noble comme l’érudit sont suffisants et prêts à se battre comme des gosses pour s’attirer les faveurs de la courtisane.

    Les acteurs ayant un rôle parlé sont équipés de micros dissimulés sous leur masque. Les dialogues sont croustillants et déchainent à tout moment des rires dans le public. Bien sûr, je n’ai saisi que le sens de cette comédie et je suis incapable de restituer toute la substance des dialogues.

    Il existe sur youtube de nombreuse vidéos de ce spectacle, n’hésitez pas à les visionner, en particulier pour les aspects sonores, que ce billet ne peut bien sûr pas rendre. Tapez simplement hahoe mask dance et vous pourrez vous faire une idée de ce que donne ce spectacle

    Pour voir toutes les photos prises pendant le spectacle donné au village d'Hahoe dans l'après midi, cliquez sur l'appareil photo de droite, pour celles du spectacle donné le soir, sur le site du festival, cliquez sur l'appareil de gauche.

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